L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1911. Biplan Rebikoff (Russie)

LA Russie fut un des premiers pays à former une aviation militaire, à l’exemple de son alliée d’alors la France, où, dès 1910, elle envoya une mission aéronautique. Les techniciens russes étudièrent l’organisation de l’aviation française et, au début de l’année 1911, quelques biplans « Farman » furent acheminés vers la Russie où était installé le premier aérodrome militaire, à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg (Leningrad). Esprits scientifiques, les Russes entreprirent des recherches et effectuèrent des essais dans de nouveaux domaines : blindage des avions, armement, lancement de bombes, photographie aérienne, radio-télégraphie. À ce propos, il faut noter que les Russes furent parmi les premiers à réaliser une liaison télégraphique entre un avion en vol et la terre. La nouvelle aviation russe participa pour la première fois en 1911 aux grandes man’uvres des armées du Tsar. Mais les Russes n’avaient pas d’avions à eux. Quelques passionnés décidèrent de combler cette lacune, parmi lesquels Sikorsky et REBIKOFF. Le premier allait devenir un des premiers constructeurs mondiaux. Quant au second, il acheva en 1911 de réaliser le premier avion russe, dont cinq exemplaires copiés sur son modèle participèrent aux man’uvres de 1912, à côté des « Farman » et « Blériot ». À ce moment les nuages annonçant l’orage qui allait éclater en 1914 s’amoncelaient dangereusement sur l’Europe. Devant la nécessité de constituer au plus vite une aviation forte, l’état-major russe sacrifia le Rebikoff au bénéfice des appareils français d’un rendement plus éprouvé. Ces derniers furent bientôt construits sous licence en Russie ainsi que les moteurs Gnôme-Rhône dont les Russes avaient obtenu d’utiliser le brevet : ainsi équipés, ces appareils (au nombre de 180) formaient en 1914 la totalité de l’aviation russe. La tentative de production nationale esquissée par REBIKOFF avait donc échoué.