L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1910. Monoplan Fokker (Hollande-Allemagne)

REMARQUABLEMENT doué pour la mécanique, Anthony FOKKER, de Haarlem (en Hollande), se lança très tôt dans la construction de roues pour automobiles... sans pneumatiques ! Il y perdit beaucoup d’argent ! Peu après, le jeune Anthony trouva sa vocation en visitant le Salon de l’Automobile de Bruxelles où se trouvait un Levavasseur « Antoinette ». Sa vocation, c’était d’être pilote. Mais son père se refusa systématiquement à lui acheter un avion. Alors, FOKKER s’inscrivit dans une école technique à Bingen, en Allemagne, où des courses d’automobiles et d’avions étaient prévues au programme. Mais le pilote-instructeur brisa, dès le premier vol, l’appareil construit par les élèves ! Anthony avait compris : son avion, il devait le construire lui-même. Le coffre-fort paternel restant sourd à ses appels, il trouva des fonds en Allemagne, entreprit la réalisation de son projet, la finit vers Noël 1910, essaya l’appareil et, presque aussitôt, réussit un vol de 30 mètres. C’est alors que, cédant aux instances de sa mère, il alla passer les fêtes de Noël en famille. Son commanditaire, le lieutenant von Daum, plein d’une soudaine sollicitude, l’encouragea à partir chez ses parents en Hollande. FOKKER à peine dans le train, von Daum courut à l’avion, mit le moteur en marche, monta à bord. Malheureusement, au bout de la plaine, il y avait un pommier. Le pilote débutant, agrippé aux mâts, vert de peur, alla percuter en plein tronc. À son arrivée à Haarlem, FOKKER trouva un télégramme lui annonçant que l’appareil avait eu « un léger accident ». Quand il fut remis de sa pneumonie (et de son émotion), le jeune Hollandais regagna Baden-Baden, répara l’avion, en profita pour le munir de gouvernes mieux conçues. En mai 1911, il passa sur cette machine son brevet de pilote. En peu de temps vint la célébrité. Lors des démonstrations qu’il donnait, FOKKER tendait un fil de cuivre à l’entrée du hangar. Quand un spectateur appuyé sur le fil lui posait une question trop sotte, le pilote facétieux déclenchait un courant électrique ! Sa popularité, pourtant, ne fit que grandir...