L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1893. Voiture Panhard et Levassor (France)

 

AVEC la venue à la locomotion routière de la firme PANHARD et LEVASSOR s’ouvrait une ère nouvelle, celle de l’automobile proprement dite, de la « voiture ». Les temps héroïques de la « voiture automobile » se situèrent spécialement entre 1890 et 1900, époque cruciale durant laquelle s’établirent les premiers contacts entre « constructeur » et « client ». Le fabricant ne construisait plus « pour lui-même » ; le client, enthousiaste et acharné, commençait à choisir « sa marque », suivant ses besoins et ses goûts. Bref, constructeurs et clients faisaient leur mutuel apprentissage... Et ce fut à PANHARD et LEVASSOR (puis à Peugeot) que l’automobile dut cette évolution marquante. En 1867, un industriel du bois nommé PERRIN s’associa à un ingénieur de l’École Centrale, René PANHARD. En 1886, les deux associés en prirent un troisième : Émile LEVASSOR et enfin, en 1889, un quatrième, associé vint se joindre à l’équipe : SARAZIN. Ce dernier avait reçu du constructeur allemand Daimler la mission de négocier la vente de ses brevets en France. SARAZIN s’empressa d’offrir ces brevets à LEVASSOR, qui les acheta. Le moteur Panhard (licence Daimler) au point, il fallait construire des voitures. En 1891 et 1892 la firme en expérimenta deux. Enfin, en 1893, PANHARD et LEVASSor sortaient leur troisième voiture, à moteur avant et traction arrière, qui était enfin une véritable « voiture » et non plus une diligence, un tracteur ou un vélocipède équipé d’un moteur. L’automobile avait trouvé des formes et un dessin qui lui étaient propres, que l’on allait pouvoir étudier, transformer et améliorer. Le succès commercial de ce type de voiture fut considérable : il fallait un an et demi à deux ans pour recevoir une Panhard et Levassor ; et encore, après avoir versé le tiers de la somme d’achat à la commande et même parfois, pour un amateur pressé, avec, une prime de 5.000 francs-or en sus !