L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1914. Monoplan Etrich « Taube » (Allemagne)

CRÉÉE en 1911, l’aviation militaire autrichienne utilisa au début des biplans « Henri Farman ». Mais, dès 1912, les appareils de marque française furent remplacés par des monoplans « Pischoff » ou Etrich. Le premier avait été un des pilotes qui s’étaient illustrés en 1907 à Issy-les-Moulineaux ; quant au second, ETRICH, il avait réalisé – pour l’armée autrichienne – un excellent monoplan aux lignes nettement inspirées par l’oiseau. En 1912, il offrit ses services à l’Allemagne, qui avait hâte de se constituer une aviation forte. Installé près de Berlin, ETRICH entreprit la construction de son monoplan à ailes et queue de pigeon connu sous le nom de Taube (pigeon en allemand). Transformé en biplace, le Taube participa aux grandes man’uvres de l’armée impériale en 1912 et 1913. La puissance des moteurs dont il fut successivement doté augmenta d’année en année, pour atteindre 75 CV en 1914, grâce au fameux « 6 cylindres en ligne » de Mercedes. Considéré comme un des meilleurs appareils germaniques du moment, cet engin fut commandé en série par l’état-major et avec les biplaces « Aviatik », « Albatros » et « Rumpler », il forma l’épine dorsale de l’aviation allemande de guerre. Mais, au printemps 1914, ETRICH sortit la dernière version de ce monoplan (un des derniers à ailes gauchissables). Le nouveau modèle avait une surface d’ailes agrandie ; les ailes elles-mêmes étaient mieux reliées au fuselage. Le train d’atterrissage comportait toujours un patin central, qui allait être bientôt supprimé. Avec cet appareil plusieurs pilotes allemands, dont le plus célèbre fut Friedrich, tentèrent de battre les records de durée et de distance que se disputaient leurs rivaux « Aviatik » et « Albatros ». Cependant, les Taube durent s’incliner devant la supériorité des biplaces. Piqué au vif, ETRICH apporta alors des modifications de dernière heure, agrandissant la réserve d’essence et montant sur la cellule le nouveau moteur Mercedes de 100 CV... Et ainsi, le Taube put triompher dans d’autres épreuves, hélas néfastes et meurtrières : les missions de guerre...