L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1913. Biplan Handley-Page HP-7 (Grande-Bretagne)

RÉVEILLÉS par le vol de Blériot, les Anglais s’étaient mis à déployer une intense activité aéronautique. En l’espace d’un an, les firmes s’étaient multipliées : De Havilland, Short, Avro, Blackburn... Mais d’autres marques avaient en chantier des prototypes intéressants : Hurd-Hales, Hammond, Valkyris, Dunne, Handley-Page... Quel que fût leur souci de se rendre indépendants de l’étranger, les constructeurs néophytes durent bien, au début, s’inspirer de ce qui se faisait ailleurs, en France principalement. Mais leur opiniâtre effort en vue de constituer une industrie typiquement anglaise ne tarda pas à porter ses fruits. La firme HANDLEY-PAGE, entre autres, avait déjà produit en 1911 cinq types d’appareils assez originaux, dont le dernier, le HP-5, préfigurait curieusement le fameux « Taube » de l’Allemand Etrich avec ses ailes relevées et spatulées. L’année suivante, les ailes étaient transformées : elles étaient en forme de croissant à pointes rejetées vers l’arrière. En 1913, HANDLEY-PAGE adopta encore une nouvelle forme d’ailes. Puis, quelques mois plus tard, la firme sortit un biplan où se trouvaient condensés tous ses travaux antérieurs : fuselage aminci vers l’arrière, dérive haute, ailes en forme de croissant, etc... Pour loger les jambes des passagers, cet engin, nommé HP-7 était pourvu d’une proéminence ventrale d’un singulier effet. Doté d’un moteur fixe à refroidissement par air, le HP-7 réalisa une des premières traversées du « Channel » avec un passager à bord : performance qui, sans valoir celle de Blériot, ouvrit cependant la voie aux transports transcontinentaux. À noter que cet engin fut un des derniers appareils légers que construisit la firme : à partir de la Grande Guerre, HANDLEY-PAGE se consacra à la réalisation de bombardiers de fort tonnage, qui furent parmi les rares appareils capables de rivaliser avec les « Gotha » allemands. Le constructeur avait, à ce moment, reconnu l’erreur qu’il avait commise jusqu’en 1913 en boudant la formule de l’« aileron » : malgré les apparences, la vérité aéronautique ne réside pas dans la reproduction la plus fidèle possible de l’aile de l’oiseau.