L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850
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1803. Paquebot postal (Danemark)

 

LE trafic maritime de l’époque était essentiellement celui des marchandises. Cependant, le transport des passagers allait toujours croissant. L’Amérique, notamment, ne cessait de se peupler. Des services réguliers de paquebots à voile commencèrent à fonctionner. Jusqu’alors ne s’aventuraient sur mer que les gens qui y étaient contraints par leurs affaires. Leur nombre était trop insignifiant pour que l’on eût songé à des navires spécialement conçus à leur intention. Ils embarquaient sur le premier bateau marchand qui les acceptait à bord, où ils vivaient à peu près la vie de l’équipage. Souvent, pour ne pas attendre indéfiniment un navire se rendant là où ils devaient aller, ces voyageurs entreprenaient de fort longs périples, empruntant successivement divers bateaux qui les rapprochaient le plus possible de leur but. Vinrent les premiers paquebots, comme le Paquebot Postal danois représenté ici. C’étaient en général des bâtiments légers et de bonne marche. Mais, à bord, le confort était encore médiocre. Trop petits pour assurer une cabine à chaque passager, ces navires ne possédaient qu’un ou deux salons — un pour les hommes, un pour les dames — situés au milieu du bateau. La nourriture ne valait pas mieux que sur tous les navires de ce temps : salaisons, haricots, choucroute, qu’agrémentait à l’occasion quelque volaille ou un morceau de porc. La durée des traversées était très variable. D’Europe en Amérique, il fallait de trente à quarante-cinq jours, car la descente jusqu’aux Açores s’imposait pour y trouver les vents alizés favorisant la marche dans ce sens. Le retour était plus direct et plus rapide ; vingt-cinq jours au maximum, et même moins de quinze si une bonne brise accueillait le paquebot au sortir de New York et daignait l’accompagner jusqu’à son port d’arrivée. Mais c’est le système à vapeur qui détermina trois progrès marquants : l’accélération des voyages, la conception de navires mieux appropriés aux besoins des passagers et l’augmentation décisive des capacités de transport.