L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700
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XVIe siècle. Caraque

 

AU XVIe siècle survient, dans l’histoire de la navigation, un événement capital : Mercator, savant géographe flamand au service de Charles-Quint, imagine un procédé de projection de la sphère sur une surface plane, créant ainsi la carte géographique. Le progrès était immense, car les moyens employés jusqu’alors par les marins pour établir la situation du navire en haute mer ne donnaient que des indications fort imprécises. En 1569, Mercator commença à publier ses cartes qui, malgré leur imperfection du début, permettaient pour la première fois aux navigateurs de marquer la position du bateau et de tracer la route grâce à des calculs d’angles et de distances. Il faut pourtant ajouter que peu de marins savaient se servir de ces cartes... Cependant, le calcul de la latitude allait se perfectionnant et l’arbalète (ou bâton de Jacob) marquait un progrès sur l’astrolabe employé jusqu’alors. Pour prendre la hauteur du soleil – donnée indispensable au calcul de la latitude – on tenait l’instrument comme le fait ici notre ami Tintin. L’extrémité inférieure du marteau (A) était pointée sur l’horizon. On faisait coulisser le marteau sur la règle (B) où étaient gravées des divisions correspondant aux angles mesurés. Les éléments complémentaires du calcul de la latitude étaient fournis par des tables donnant la déclinaison du soleil ou de l’étoile observée. Par contre, le calcul de la longitude – autre élément du point – restait pratiquement impossible en mer. Déterminer la longitude était toujours une tâche réservée aux astronomes installés à terre. Là ils disposaient de tout le loisir nécessaire pour se livrer à de longues et savantes observations, suivies de calculs compliqués. Pour les grandes traversées transocéaniques, les marins suivaient tout simplement un parallèle que le calcul de la latitude permettait de déterminer avec assez de précision et se laissaient guider par lui jusqu’à destination. Quant à la longitude, dans l’impossibilité où ils étaient de la calculer, ils s’en remettaient, au moment de toucher terre, à l’estime.