L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700
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1492. La « Santa Maria » de Christophe Colomb

 

CHRISTOPHE COLOMB est né à Gênes en 1452, Convaincu de la rotondité de la terre, dont l’idée commençait à se répandre, il voulait atteindre les Indes par l’Occident. Mais pour cela, il lui fallait des navires... Après dix-huit années de démarches dans différents pays, il réussit à rallier à ses vues les souverains d’Espagne. Ceux-ci lui confièrent trois navires pour réaliser ses projets. Colomb appareilla le 3 août 1492 avec la Santa Maria, la « Pinta » et la « Nina ». La Santa Maria, de dimensions modestes, avait environ 28,40 m. de long, 7,80 m. de large et 2,80 m. de tirant d’eau. Quoiqu’on la désigne couramment sous le nom de caravelle, c’était une petite nef à trois mâts et à voiles carrées : le nom de caravelle doit être réservé à la « Pinta » et à la « Nina ». Le gréement de la Santa Maria était pratique et bien compris : la superficie de la grande voile était augmentée ou diminuée à l’aide de deux bandes de toile (bonnettes). Les matelots invoquaient la protection de la Vierge pour que réussisse l’opération, toujours grave, qui consiste à augmenter ou diminuer la voilure : sur les bandes de toile figuraient d’ailleurs les initiales A.V.M.G.P. (Ave, Virgo Maria, gratia plena). L’équipage se composait de quarante-deux hommes. Après une traversée mouvementée, ceux-ci menacèrent de se révolter : leurs esprits étaient frappés par la longueur et l’incertitude du voyage, et par la vision assez terrifiante de la mer des Sargasses, cette immense étendue d’algues flottantes qui, au milieu de l’Atlantique, retardaient la marche des navires. Dans leurs paniques intervenaient aussi, pour une large part, les croyances superstitieuses des marins de l’époque. Enfin, le 12 octobre 1492, un matelot de la Santa Maria aperçut la terre ! C’était l’île San Salvador, sur laquelle Christophe Colomb débarqua... Le nouveau monde découvert n’allait pourtant pas recevoir le nom du grand Génois, mais celui d’Amerigo Vespucci, auteur de ce qu’on nommerait aujourd’hui un « reportage » sur le voyage qu’il fit après Colomb.