L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700
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Antiquité. Navire de commerce grec

 

LEUR goût pour les conquêtes militaires n’empêcha pas les Grecs d’être d’avisés commerçants. Colonisateurs, esprits politiques, ils cherchaient en même temps à répandre leur culture et leur civilisation. Le type du navire de commerce grec était à peu près la copie du gaoul phénicien. Navire plus massif et plus lourd que la galère, il naviguait presque exclusivement à la voile en profitant des vents favorables, et surtout du vent arrière dont l’action était particulièrement efficace sur sa voile carrée. Plus solidement construit et beaucoup plus rond que les élégants vaisseaux à rame, il supportait plus facilement le mauvais temps. D’après la durée des traversées dont nous connaissons la longueur, on a calculé que la vitesse de ces navires devait être de l’ordre de 7 à 8 nœuds : allure fort honorable, pas inférieure à celle des premiers cargos à vapeur. À l’arrière se trouvait l’échelle qui servait au débarquement sur la grève, et que certains archéologues considèrent comme un stabilisateur. À plusieurs reprises au cours des siècles, d’audacieux architectes navals grecs, très en avance sur leur temps, ont construit des navires aux proportions gigantesques. Mais ces bâtiments colossaux, hors de proportions avec les moyens techniques du temps et avec la capacité des ports destinés à les recevoir, eurent une vie brève. Ainsi Hiéron, tyran de Syracuse, fit bâtir, un immense navire qui devait servir — déjà ! — à la propagande commerciale. D’une longueur de 90 mètres et déplaçant au moins 6.000 tonneaux, il avait 1.200 hommes d’équipage dont 800 rameurs! Son lancement avait été confié à Archimède, le célèbre savant de l’Antiquité auquel on doit la découverte de lois fondamentales de la construction navale. L’opération n’alla pas sans d’énormes difficultés. Au lieu de pousser le navire à l’eau, Archimède fit conduire l’eau vers le navire au moyen des fameuses pompes à hélice dont il est l’inventeur et qui sont mieux connues sous le nom de vis d’Archimède.