L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1896. Voiturette-tricycle de Léon Bollée (France)

 

FILS du grand Amédée Bollée et frère cadet d’Amédée Bollée fils, Léon BOLLÉE a été un des grands précurseurs de l’automobile et de l’aviation, moins cependant par ses réalisations personnelles que par les conseils et les avis éclairés et excellents qu’il donnait aux inventeurs. Il était logique, pour rester dans la grande tradition familiale, que Léon BOLLÉE construisît sa propre voiture : ce qu’il fit en 1896. Le tricycle de Léon BOLLÉE fonctionna parfaitement bien. Il fut le premier à passer le cap de 60 km/h. (le kilomètre en 1 minute) et accomplit le trajet Le Mans-Paris en 7 heures, soit à une moyenne de 30 km./h. Très souple, assez silencieux pour l’époque, ce tricycle que son constructeur n’hésita pas à appeler le torpilleur de la route, fit grosse impression à Paris. Parfaitement adapté à la circulation urbaine, il représentait d’ailleurs l’engin rêvé pour l’automobiliste néophyte de bourse moyenne: il coûtait 1.200 francs-or et consommait à peu près 5 litres d’essence aux 100 kilomètres. Des commandes arrivèrent bientôt aux ateliers du Mans et pour la première fois la vieille usine des fondeurs de cloches construisit en série des voitures à moteur à pétrole ; et cela, dans le fief du plus grand « vaporiste » de France, Amédée Bollée ! Les temps avaient changé... Le moteur de cette voiturette, placé horizontalement, était à refroidissement par air, ne comportait pas de vilebrequin mais un arbre à manivelle à un seul maneton et fournissait 2 CV. à 1.200 tours minute. La culasse était hémisphérique avec soupapes opposées, le carburateur du type Panhard et la transmission s’effectuait par courroie. De la main droite le conducteur dirigeait le véhicule avec un volant horizontal, tandis que la main gauche embrayait en poussant un haut levier en avant, débrayait en le tirant en arrière et changeait de vitesses (il disposait de trois rapports) en faisant tourner la poignée de ce levier. Le frein, commandé par le talon du pied, actionnait un sabot qui entrait en contact avec la circonférence du volant du moteur.