L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1887. Tricycle de Dion-Bouton et Trépardoux (France)

 

FORTS de leur supériorité, DE DION-BOUTON et TREPARDOUX attendaient vainement depuis des années l’occasion de consacrer officiellement la puissante chaudière à vapeur mise au point par TREPARDOUX. Comme le temps passait, la Maison D.B.T. (initiales des trois collaborateurs) décida d’améliorer encore le célèbre tricycle de 1883. Sorti en 1887, un nouveau véhicule se montra le digne successeur du précédent. Plus léger, il roulait plus vite. La chaudière était de plus petite taille, dégageant parfaitement la visibilité vers l’avant et procurant davantage de C.V. La roue arrière (surmontée du réservoir d’eau) était motrice tandis que les roues avant étaient directrices. Sur ces entrefaites, un des membres influents de la « Société Vélocipédique Métropolitaine », Paul Faussier, organisa la première course de « voitures sans chevaux » pour le 28 avril 1887. Sautant sur l’aubaine, DE DION-BOUTON et TREPARDOUX y inscrivirent le nouveau tricycle que devait piloter Georges BOUTON. Le jour arrivé, il fut le seul concurrent à se présenter à la ligne de départ. L’itinéraire partait du pont de Neuilly, passait par la route Saint-James le long de la Seine, le pont de Suresnes, filait sur Versailles et revenait à son point de départ par le même chemin, couvrant ainsi près de 32 kilomètres. Georges BOUTON, sur son tricycle, que l’on est en droit de considérer comme l’ancêtre des voitures de course, accomplit le trajet en 1 h. 14 m. à près de 26 km./h. de moyenne. La démonstration était donc faite et le Tout-Paris ne parla bientôt plus que de la voiture sans chevaux de DION-BOUTON. La course de 1887 avait suscité un nouvel engouement, celui des compétitions automobiles. En 1891, lors d’une course à Vincennes, le concurrent montant une de Dion-Bouton manqua de renverser une femme au bord du lac Daumesnil ! La police qui, dès l’origine, voyait ces épreuves d’un très mauvais oeil, n’en toléra pas davantage et les courses furent désormais supprimées. Pas pour longtemps, heureusement ! Et, jusqu’à la fin du siècle, la Maison D.B.T. participa à la plupart des grandes compétitions organisées en France, y remportant de nombreux et retentissants succès.