L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1885. Voiturette à vapeur d’Amédée Bollée fils (France)

 

LES grosses voitures construites par Amédée BOLLÉE père coûtaient une fortune (un mail-coach livré en 1885 au marquis de Broe fut vendu 35.000 francs-or) : seuls, de ce fait, quelques privilégiés pouvaient les acquérir ! Aussi, malgré leur goût pour les engins puissants (qu’ils continuèrent d’ailleurs à construire), les Bollée, en gens avisés, s’orientèrent vers des voitures de plus petites dimensions et de diffusion plus facile. Le soin de réaliser un, prototype fut laissé à Amédée BOLLÉE fils, et, en 1885, celui-ci sortit sa première voiture des ateliers paternels. Cette voiturette, qui pesait 600 kilos, était nettement apparentée aux précédentes productions d’Amédée Bollée père, entre autres La Mancelle et La Rapide dont elle conservait certaines caractéristiques, tel le rayonnage des roues, la forme et la pose du toit à bavette dentée et enfin la disposition de la chaudière et du moteur. Cependant, on y avait apporté certaines nouveautés : le train avant, d’un dessin plus léger, comportait une suspension par demi-ressort à lames et surtout les pare-crottes prenaient une ampleur inconnue jusqu’alors, couvrant parfaitement les voyageurs contre les jets de pierres et de boue. Lors des essais, la voiturette se montra rapide pour sa puissance et sa taille, atteignant les 40 km./h. en palier. Elle s’avéra capable aussi d’effectuer de longs trajets sans encombre. Néanmoins, le manque de protection latérale contre les intempéries suggéra à Amédée BOLLÉE fils d’en tirer une version conduite intérieure qui fut surnommée Le bourri du Bel-air. Cette dernière est malheureusement restée ignorée et l’on connaît mal ses caractéristiques. C’est dommage, car elle fut certainement l’ancêtre des conduites intérieures. Ce véhicule fut un des derniers prototypes inspirés par les travaux d’Amédée BOLLÉE père avant que le plus jeune fils BOLLÉE, Léon, ne fit souffler un vent rénovateur dans les ateliers du Mans.