L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1835. Diligence à vapeur, de Macerone dite « de Dasda » (Grande-Bretagne)

 

L’ORIGINE exacte de cette diligence n’a pu être établie avec certitude. La seule chose indubitable est qu’un audacieux aventurier en fut le propriétaire et qu’il l’a présentée comme étant son œuvre. En 1835, un Israélite italien, DASDA, qui se faisait appeler « Chevalier D’ASDA », amena à Paris une voiture à vapeur qui fonctionna avec succès en février de la même année. Elle accomplit plusieurs parcours le long, des grands boulevards, de la rue du Faubourg-du-Temple à la rue Royale, puis à la place de la Concorde. Ces performances furent rapportées au roi Louis-Philippe qui manifesta le désir d’assister à une de ces démonstrations. Un itinéraire fut préparé et quelque temps plus tard DASDA conduisit la diligence de la chaussée d’Antin à Neuilly, où se trouvait le monarque entouré de sa cour et d’un grand public. Arrivé là, DASDA fut présenté au Roi qui inspecta la machine de fond en comble, se fit expliquer le mécanisme, puis le colonel d’Houdetot monta à bord et parcourut à peu près 1.600 mètres sous les yeux admiratifs de la famille royale et de la foule. Enthousiasmé, le Roi félicita longuement DASDA et, pour le récompenser, lui fit présent d’une tabatière en or enrichie, à son titre. Il n’en fallait point davantage pour consacrer un succès. La supercherie était de taille ! Car il est prouvé que DASDA avait acheté deux diligences à vapeur au fameux MACERONE. Ces voitures furent amenées d’Angleterre en Belgique, où l’une d’elles fonctionna à Bruxelles, et tout porte à croire que la seconde était celle présentée à Paris. DASDA ne paya d’ailleurs jamais MACERONE, ce qui causa la ruine de ce dernier ; et, mieux encore, l’aventurier céda ses prétendus « droits » à une compagnie pour 16.000 livres sterling ! L’escroquerie était manifeste, mais DASDA ne fut jamais inquiété !... Il est curieux de noter que les places à l’air libre de l’impériale étaient accessibles... par des cordes à noeuds qui pendaient le long de la carrosserie. On peut s’imaginer la difficulté de ces ascensions ! Il est vrai que les voyageurs de l’époque n’étaient guère difficiles...