L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1909. Le « Cathedral » de Cody (Grande-Bretagne)

AVANT la traversée de la Manche par Louis Blériot, seuls quelques rares sportifs se souciaient de l’aviation en Angleterre. Mais le coup d’aile de l’aviateur à la moustache franque eut le don de réveiller un peuple qui comprit soudain que son « splendide isolement » d’insulaire était fini. Et alors, avec cette opiniâtreté qui est légendaire, les Britanniques se mirent au travail. Mais ici comme dans le domaine de l’automobile, un retard considérable était à combler. En dehors d’Henry Farman, qui était d’origine anglaise, le premier sujet britannique à avoir volé fut Griffith Brewer, passager de Wilbur Wright au camp d’Auvours, en 1908. Deux mois plus tard, Moore-Brabazon devint le premier aviateur d’Angleterre en pilotant un avion « Voisin ». Ce même Moore-Brabazon eut encore l’honneur d’être le premier à décoller du sol de sa patrie, en avril 1909, à East-Church, sur l’appareil « Voisin-Farman n° 2 », que lui avait vendu Gabriel Voisin. Il allait être suivi de près par M.A.V. Roe et S. F. CODY, lesquels firent voler chacun un appareil de leur construction. Le second nommé était le neveu et presque sosie du très fameux « Buffalo-Bill ». Venu s’installer en Angleterre, CODY, alias Buffalo-le-Colonel, s’intéressa à l’aérostation, puis aux cerfs-volants dont il expérimenta plusieurs types, avant de se lancer dans la construction d’un aéroplane. Cet appareil de dimensions assez vastes (d’où son nom de Cathedral) fut achevé en 1909 et, après plusieurs échecs, CODY parvint à réaliser avec lui des vols importants. Il comportait des ailerons équilibreurs entre les plans suivant le principe adopté aux États-Unis par Glenn Curtiss et Glenn Martin. Amoureux du panache, l’ex-Buffallo-Bill entourait ses vols d’une véritable mise en scène, mais son esprit chevaleresque, sa passion désintéressée pour l’aviation rachetèrent les allures d’acteur qu’il se donnait. Il mourut accidentellement en 1913.