L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1938. Dirigeable type « L » (Etats-Unis)

LA fin du gigantesque Macon au large de la Californie, en février 1935, marqua pour les Etats-Unis l’abandon total des dirigeables rigides. À partir de ce moment-là, l’attention se porta surtout vers les modèles de type souple, et c’est encore le cas aujourd’hui. La marine américaine avait alors en service quelques modèles souples tels que le J 4 d’environ 6 000 m3, le K 1 de 9 000 m, le ZMC 2 lui aussi de 6 000 m3 ainsi que le plus petit G 1 de 5 000 m3. Deux ans plus tard, l’armée ayant renoncé au plus léger que l’air, la marine hérita du TC 13 et du TC 14 d’un volume de 10 000 m3 environ, également de type non rigide. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il n’y avait aux États-Unis pas plus d’une dizaine de modèles de dirigeables de proportions réduites, parmi lesquels trois très petits, connus sous le type « L », construits entre 1938 et 1941 : ils donnèrent d’ailleurs de très bons résultats en de multiples occasions, particulièrement dans la chasse aux submersibles et comme garde-côtes. Dès le début des hostilités, le programme de construction fut poussé au maximum. 1944 fut l’année où l’on employa le plus les aéronefs dans les opérations militaires. Les services rendus par les dirigeables pendant la Seconde Guerre mondiale furent imposant ; opérant depuis 50 bases différentes, subdivisées en 15 « squadrons », les « blimps » (c’était le nom donné aux dirigeables souples par les Américains) patrouillèrent sur les côtes des États-Unis, et poussèrent bien plus loin leur action dans l’Atlantique ou dans le Pacifique pour chasser les submersibles. Les agiles aéronefs — six, de type K — atteignirent la Méditerranée en traversant l’Atlantique pour surveiller le détroit de Gibraltar. Sur la seule rive atlantique, les 15 « squadrons » de « blimps » accomplirent contre l’ennemi, en 4 ans, 55 900 actions pour un total de 55 000 heures de vol, et ils escortèrent 89 000 bateaux sans perdre un seul appareil. Cette date représente une confirmation pour ceux qui, en des temps éloignés, avaient cru au plus léger que l’air.