L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1928. Dirigeable « Italia » (Italie)

APRÈS l’expédition du Norge, Umberto NOBILE, promu Général, projeta une nouvelle exploration arctique en dirigeable comprenant une série de relevés scientifiques, ainsi qu’une descente sur le pôle Nord. Pour cette seconde expédition, Nobile construisit l’Italia, un nouvel aéronef du même type que le Norge. Le 19 février 1928, le navire-atelier Città di Milano leva l’ancre pour le Spitzberg. L’Italia partit au milieu des fêtes de Milan le 15 avril, et, après plusieurs arrêts, atteignit la Baie du Roi le 15 mai, puis fit quelques reconnaissances dans les régions inexplorées de l’Arctique. Le voyage pour le Pôle commença à 4 h 28 mn, le 23 mai. À bord, il y avait seize hommes et, bien entendu, la mascotte Titina. Avec Nobile, prenaient place le météorologiste, Malmgren, Cecioni, Arduino, Caratti, Pomella et Alessandrini, tous vétérans du Norge, le mécanicien Ciocca, l’ingénieur Trojani, le télégraphiste Biagi ; 3 officiers de marine, Viglieri, Mariano et Zappi ; 2 scientifiques, l’Italien Pontremoli et le Tchèque Behounek, enfin le journaliste Ugo Lago. Le pôle Nord fut atteint à 0 h 20 mn le 24 mai. La tragédie survint sur la route du retour : pris dans une violente tempête, l’Italia perdit de l’altitude et heurta la banquise. La cabine du commandant se détacha du corps de l’aéronef, entraînant avec elle 10 hommes : Nobile et Cecioni, tous deux sérieusement blessés, Viglieri, Trojani, Mariano, Malmgren, Zappi et Behounek, le télégraphiste Biagi, et le mécanicien Pomella qui mourut dans sa chute. L’enveloppe du dirigeable, avec les six autres hommes, disparut pour toujours. Ce que souffrirent les survivants dépasse toute imagination. Trois des naufragés, Malmgren, Mariano et Zappi, partirent à pied pour chercher de l’aide. Seuls, les deux Italiens devaient être recueillis par un brise-glace soviétique, le Krassine. Les autres restèrent à attendre ; le contact radio avec le Città di Milano fut établi 15 jours après seulement. Nobile fut sauvé 16 jours plus tard par un petit avion suédois ; les autres durent attendre encore deux semaines avant d’être recueillis par le providentiel Krassine.